02 octobre 2006

Cinéma: l'irrésistible fascination de Paris

Il semblerait que Paris est en ce moment objet d’hommage dans plusieurs films. Paris, la ville lumière, la ville capitale des capitales, le grand rêve. Après le filme ‘Paris je t’aime’ (voir post antérieur), le tour à deux autres filmes de rendre hommage à la belle capitale: ‘Le diable s’habille en Prada’ (ou ‘The devil wears Prada’), film américain et L’immeuble Yacoubian’, film égyptien. Dans les deux films, Paris est présentée presque comme un personnage de plus. Elle représente un rêve pour certains personnages, LE lieu, la ville où aller, le grand objectif, aller à Paris, ou vivre là bas.

Une partie de ‘Le diable s’habille en Prada’ se passe même à Paris, une des parties les plus romantiques d’ailleurs. Même si le film n’est pas exceptionnel, ça reste une comédie sympatique et bien filmée, et c’est surtout l’excellente prestation de Meryl Streep (bien sur !) qui vaut le détour. Bien que le film reste très agréable à voir - voir post antérieur.


Dans un autre registre, ‘L’immeuble Yacoubian’ ne filme pas la haute société du Caire, mais les histoires autour des habitants d’un immeuble au Caire, l’Yacobian, construit par l’architecte homonyme d’origine arménienne dans les années 30. Je suis très surpris que ce film semble être un grand succès en Egypte, même si c’est un film de critique sociale et politique. A travers les histoires des habitants de l’immeuble et de ceux autour d’eux, le film montre d’un oeil critique et cynique les pratiques de la corruption politique et économique, l’hypocrisie de la société égyptienne par rapport à la religion, à l’argent, aux femmes, à l’homosexualité. Mais aussi la montée du radicalisme islamique, les pratiques de la répression politique, la décadence sociale et économique, d’il y a quelques dix ans. C’est peut être plus facile de faire cette critique aujourd’hui, parce que les gens qui étaient au pouvoir ont changé, mais ça reste quand même assez surprenant. Par exemple il semble que ça a été le premier film égyptien qui parle ouvertement de l’homosexualité, sujet tabou, même si à la fin il y aune certaine ‘moralité’. ‘Moralité’ aussi qui semble exister par rapport à d’autres aspects et qui, selon moi, est l’un des éléments moins positifs.

L'immeuble Yacoubian est une adaptation cinématographique du romain homonyme à succès de Alaa El Aswany – de 2002 (publié par Actes Sud en 2006, considéré comme un chef d’œuvre du romain arabe contemporain). Il raconte l'histoire de cet immeuble mythique du Caire, où les classes sociales se mélangent, un lieu qui fourmille d'histoires, de personnalités, de situations. Un lieu dont les portes dissimulent secrets et histoires personnelles. Dans ces histoires, le besoin est le thème principal. Besoin de tout et de rien. Besoin d'argent, de nourriture, d'amour, de sexe, de liberté, de pouvoir et même de revanche. En toile de fond, l'évolution politique de la société égyptienne de ces cinquante dernières années, entre la fin du règne du roi Farouk et l'arrivée des Frères Musulmans au pouvoir, et dans l’air la question "comment est-on passé d'une société dite moderne et ouverte d'esprit à une société souvent décrite comme intolérante ?".

Film à grand budget (il semble que le plus cher jamais fait en Egypte), il reste très intéressant malgré sa longueur – 2h45m. Dans ‘L’immeuble Yacoubian’ on ne part pas à Paris, mais certains le rêvent et la fin laisse penser qu’il y aura un voyage à Paris dans l’air…


Dans tous les cas, c’est sympa de constater la fascination que Paris a encore la capacité d’exercer dans des endroits très diverses dans le monde. Mais en aviez vous des doutes?

Lisez encore:
http://www.yacoubian-lefilm.com/

http://french.imdb.com/title/tt0425321/
http://weekly.ahram.org.eg/2006/801/cu4.htm

1 commentaire:

Anonyme a dit…

I finally saw "The Devil Wears Prada", and I was quite disappointed... in relation to the book. Although it is a cliché to say that "the book is so much better than the movie", in this case is true. Only the goddess Streep and the refreshing Hathaway are good points in the film. And yes, of course, if you like fashion, all the Chanels and Valentinos deployed... in the beautiful (and romantic, I agree) Paris.